Le début de la fin

L'été...C'est trop bon...La plage, le soleil, les soirées entre amis...Que d'ondes positives.
Justement ce jour la il faisait bon, mon oncle était venu nous rendre visite, quelques jours amusants ou j'ai retrouvé un peu de "famille". En plus nous étions chez des amis à mes parents qui avait une piscine...Autant dire que le début de journée s'annonçait plutôt pas mal!
Posée, tranquille, avec une bonne boisson fraîche, je pense que je me souviendrais toujours de cet instant, du vent qui fait partis de notre belle région, des blagues de mon père, des rires de mon oncle, l'odeur du repas qui se prépare, et puis ce téléphone qui sonne... Ma mère, qui était resté loin de nous à cause de son taf, un début de conversation normal, "comment tu vas", "qu'est ce que tu fais?", les phrases bateaux...Puis ce son qui sort de sa bouche "Puce, tu peux mettre le haut parleur ?" Cette phrase...Elle résonne encore aujourd'hui car je ne savais pas les lourdes conséquences que ses mots allaient apporter à ma vie... Pourquoi mettre le haut parleur ? pour annoncer quelque chose d'important à tous le monde, oui, mais quoi ? Sa mutation enfin accepté? J'étais à mille lieux d'imaginer qu'elle allait nous annoncer qu'elle avait le cancer. Elle a du ressasser ce moment des centaines de fois dans sa tête, se demandant quand et comment nous le dire, a 1000km de moi, il n'y a aucun bon moment, ni aucun bon mot qui puisse me faire relativiser la situation...
Quand elle à prononcé ce mot "cancer", j'ai eu l'impression que je venais de la perdre, et du coup j'ai ressentis un dixième de ce que sa mort pourrait me faire...J'ai pas réussis à ne pas pleurer, j'ai fondu en larmes, la seule chose que j'ai pu lui dire c'est " j'ai pas envie de te perdre", "mais tu me perdras pas ma puce t'inquiète pas"... Je ne la perdrais pas...Même ce jour la, j'en étais pas convaincu... Je voulais pouvoir la prendre dans mes bras, lui dire que je l'aimais, que j'étais la pour elle, qu'on ne la lacherait pas, mais j'etais pendue à mon téléphone...Au bout d'une demi heure, je me suis résignée à raccrocher et j'ai pensé à elle. Elle s'est rendue seule à l'hospital, le médecin lui a annoncé son cancer seule.Bien sur elle à pleuré en me le disant mais très vite elle est redevenue elle, une femme forte, battante, et a essayé de nous rassurer en nous disant que la chimio existait et qu'elle pouvait vaincre cette maladie...
Mais pas besoin de se renseigner beaucoup pour savoir que le cancer est la maladie du siècle, celui du poumon, le plus meurtrier... Ce soir la je me suis couchée avec ces pensées horribles, ma mère, la maladie, la chimio, les conditions de vies, sa disparition...Et j'ai réalisé que je me lèverais avec et je me coucherais avec... Tous les jours... A partir de cette nuit la, je vivrais avec cette boule au ventre et cette eternelle prière ; Ne me la prenez pas s'il vous plait...